mardi 28 juin 2016

Matthieu Bonhomme : L'Homme qui tua Lucky Luke ♥♥♥

Par une nuit orageuse, Lucky Luke arrive dans la bourgade boueuse de Froggy Town. Comme dans de nombreuses villes de l'Ouest, une poignée d'hommes y poursuit le rêve fou de trouver de l'or. Luke souhaite y faire une halte rapide. Mais il ne peut refuser l'aide qui lui est demandée : retrouver l'or dérobé aux pauvres mineurs du coin la semaine précédente. Avec l'aide de Doc Wednesday, Lucky Luke mène une enquête dangereuse, car il est confronté à une fratrie impitoyable qui fait sa loi à Froggy Town, les Bone...

Notre Avis : Alors là, je dois avouer que j’ai été bluffé ! Vraiment, je ne m’attendais pas à ce que cet ouvrage soit aussi bon.

Sans être un inconditionnel,  j’aime bien Lucky Luke, j’ai lu la plupart de ses aventures et j’aime particulièrement certaines d’entre elles principalement de l’époque Goscinny (Le Juge, Les rivaux de Painful Gulch, Chasseur de Primes…). Toutefois, mon intérêt pour la série baissait de plus en plus chaque année. Et je ne suis pas non plus fana de la tendance éditoriale « Machin vu par… » ou « Bidule repris par… ».
Bref tout ça pour dire que ça partait mal pour ce Lucky Luke vu par Matthieu Bonhomme.

Mais c’est là que l’album réussit un exploit en renversant complètement la situation. Déjà, la couverture claque ! C’est vraiment une des plus belles couvertures de l’année 2016 (et nous ne sommes qu'en avril au moment de sa sortie !) et donc, forcément on a envie voir ce qu’il y a à l’intérieur.
Et l’intérieur est très bon. L’intrigue est très bien montée et rappelle celles de la grande époque Goscinny. L’auteur maîtrise tous les codes du Western : le saloon, l’arrivée du héros, la défense des villageois face à l’oppresseur, les indiens, les duels, les grands-espaces…

Mais la plus grande force de cet album est qu’au lieu de refaire du Morris trait pour trait, Matthieu Bonhomme ose imposer son style. Ainsi les personnages répondent à leur caractéristiques : Luke a sa tenue traditionnelle, Jolly Jumper (muet) est toujours aussi caustique et rancunier mais le dessin est celui de Matthieu Bonhomme. Le ton est  aussi plus sombre, plus réaliste - de mémoire ça fait un petit moment que quelqu'un n’avait plus été abattu dans une histoire du cow-boy solitaire -.

De plus, comme l’a indiqué Matthieu Bonhomme sur France Inter : « L'intérêt d'un ouvrage comme celui-ci, c'est bien sûr de le bousculer, mais aussi de boucher les trous. J'ai donc exploré ici la question de son sevrage tabagique ». Et effectivement, faire tourner l’histoire sur comment Luke a arrêté la cigarette se révèle être une très bonne idée. Il faut dire que le passage de la cigarette au brin d’herbe ou du verre de whisky au verre cola s’est réalisé de manière très artificielle, les auteurs cédant sous la pression des bonnes mœurs et de la protection des enfant,s et qu’il n’y a jamais eu de réelle explication. Et là encore, ce sevrage est très bien amené, passant d’abord par un running-gag tout au long de l’album pour arriver à une prise de conscience et une promesse dans les dernières pages.

Vraiment L’Homme qui tua Lucky Luke est une excellente surprise. Ça faisait vraiment longtemps que je n’avais plus lu un album d'aussi bonne facture sur un héros « classique » et j’en suis presque à regretter que ce soit la seule et unique incursion de Matthieu Bonhomme dans l’univers de Lucky Luke… ou de Lucky Luke dans l’univers de Matthieu Bonhomme.

Florian

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